
Que devient l’Eglise traditionnelle ?
Cela dépend comment on comprend la question.
1° L’Eglise catholique fonde sa foi sur l’Ecriture et la Tradition apostolique. En ce sens, elle est « traditionnelle ». Que devient-elle ? Elle continue son chemin sur la terre dans les tribulations, dans l’espérance de la Parousie, le retour du Seigneur dans sa gloire à la fin des temps. Les tribulations peuvent être résumées en deux grandes catégories : la déchristianisation des pays occidentaux et les persécutions dans les autres pays, mais aussi parfois en Occident.
Malgré cela, elle est féconde car le nombre de catholiques augmente chaque année. Les statistiques de 2022 accusaient une augmentation moins rapide que celle de la population mondiale, contrairement aux années précédentes. Il reste à voir si c’est un effet covid de chiffres recueillis sur 2020 et 2021, les baptêmes ayant été souvent reportés ces années-là. Car, par exemple, les baptêmes d’adultes en France ont fait un bon en 2023 (plus de 5000 contre autour de 4000 les années précédentes) : le catéchuménat dure généralement une année scolaire + l’année suivante jusqu’à Pâques. Les baptisés de 2023 ont donc commencé leur catéchuménat en 2021, au sortir de la crise sanitaire.
De même, le nombre de vocations de prêtres et consacrées chute en Occident, celui de prêtres commence à diminuer aussi dans d’autres régions. Mais les vocations consacrées augmentent ailleurs et, par exemple, le nombre de vierges consacrées ne cesse d’augmenter, particulièrement dans les pays très sécularisés. Donc des fleurissements remarquables existent dans un paysage plutôt sombre.
2° Si l’auteur de la question a voulu parler de la mouvance traditionnaliste, ses fidèles insistent beaucoup sur sa fécondité, entre communautés vivantes et vocations sacerdotales nombreuses, la situation étant peut-être moins claire pour les religieuses. Mais c’est un phénomène circonscrit à quelques pays occidentaux. En effet, ces groupes existent un peu partout mais n’ont un poids significatif que dans quelques pays. En France, par exemple, entre 12 et 15 % des ordinations concernent des prêtres traditionnalistes, ces derniers affirmant un chiffre de 20%. Cela dépend aussi comment on l’évalue et ce qui est considéré comme traditionnaliste ou non. Certains intègrent les lefebvristes, alors qu’ils ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique, donc cela biaise le panorama. D’autres incluent des sociétés de prêtres ou des communautés comme la Communauté Saint-Martin, aux ordinations nombreuses, voire l’Opus Dei. Mais ces derniers ne se considèrent pas comme traditionnalistes.
On peut conclure sur l’impératif pour tout chrétien de soutenir ses frères persécutés dans le monde, et de travailler à l’évangélisation là où il est.