Comment connaitre la volonté de Dieu ?

Si ce sont ceux qui font la volonté du Père qui vont au Ciel (Mt 7:21), comment faire pour savoir quelle est Sa volonté ?

C’est bien une difficulté de la vie spirituelle. Comment être sûr de faire la volonté du Père ? Pour cela, notre foi nous donne plusieurs éléments de réponse :

  • D’abord, depuis le Sinaï, la Loi. Pour un chrétien, en particulier, le Décalogue et les préceptes que les Apôtres stipulent aux païens qui se convertissent en Ac 15, dans le passage qu’on appelle parfois « le Concile de Jérusalem »
  • Ensuite, l’enseignement de Jésus dans les Béatitudes, le Discours sur la Montagne, le Discours dans la Plaine, les chapitres de Jean 13-18… Bref, les Evangiles. Avec une question qu’on peut se poser : « Qu’aurait fait Jésus à ma place ? » et un critère de discernement supérieur à tout autre : le primat de la charité
  • Ensuite, les enseignements des lettres du Nouveau Testament – pensons à celle de Jacques sur la foi et les œuvres – des Pères de l’Eglise, du Catéchisme de l’Eglise catholique.

Ces sources rappelées, il ne faut pas croire cependant qu’elles sont des recettes toutes faites. Faire la volonté du Dieu, c’est discerner, et pour cela, avoir une véritable démarche spirituelle : prier, relire, en parler. Ou encore, comme le dit l’Action catholique : « Voir, juger, agir ».

Toute la tradition spirituelle chrétienne montre que faire la volonté de Dieu passe par l’accompagnement spirituel. Les Pères du désert, Ste Thérèse d’Avila, St Ignace de Loyola, tous nous le montrent. Donc faire la volonté de Dieu commence par se faire accompagner, idéalement de façon régulière, au moins lors de quelques temps forts comme une retraire annuelle.

La tradition ignacienne nous dit aussi que faire la volonté de Dieu, c’est décider entre des options qui sont chacune bonnes en soi. On ne discerne pas le Bien et le Mal, le Mal, il ne faut pas le faire. Point. Et pour ce discernement-là, on a les commandements. On ne peut donc que discerner entre le Bien et le Meilleur. Et, dans les deux cas, le choix sera bon.

Prenons l’exemple d’un discernement sur un choix radical, celui du mariage ou de la vie consacrée. St Paul l’exprime à propos du mariage et du célibat consacré en 1 Co 7. Pour lui, le célibat est meilleur mais le mariage est bon aussi. Aussi, les Jésuites ont conçu les Exercices spirituels, justement, pour ce genre de décision-là. Faire une retraite selon les Exercices, c’est choisir entre deux choses bonnes. Il vaut mieux se marier que d’entrer dans les ordres en ayant de grandes difficultés, pour en sortir plus tard. Il vaut mieux ne pas se marier avec X plutôt que de divorcer plus tard. Mais si, en priant et en échangeant avec l’accompagnateur, on sent qu’on a une grande joie à entrer au noviciat ou au séminaire, ou qu’on est très heureux à l’idée de passer sa vie avec X, peut-être est-ce un bon choix ?

Un ancien maitre des novices jésuites disait : « quand vous candidatez pour entrer dans une congrégation, posez-vous la question, non pas de savoir si vous voulez vivre ici, mais si vous voulez mourir ici ». Idem : est-ce que je me vois vieillir et mourir avec X ?

Au final, la volonté de Dieu n’est pas extérieure et plaquée sur moi. Elle est ma volonté, éclairée par la prière et le discernement.

Répondre