
Je voudrais vous demander comment reconnaitre un cœur mauvais… Voyez-vous, je subis des pensées blasphématoires depuis un long moment. Récemment, la pensée a voulu sortir par ma bouche mais cela n’était pas volontaire… Je voulais simplement dire à voix haute a une pensée blasphématoire de se taire et sitôt, le mot “Saint Esprit ” a voulu sortir. Cependant, j’ai fermé ma bouche immédiatement pour ne pas poursuivre cette phrase… Mais après ça, j’ai peur d’avoir repoussée le Saint Esprit malgré moi et je crains d’avoir un cœur mauvais car s’est écrit “que s’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.” Alors je crains d’avoir un cœur mauvais car par moment, ma tête refuse de croire mais je me bats contre elle. Voilà, comment savoir si mon cœur est mauvais ? Est-ce que je traverse un combat spirituel ?
Nous pouvons répondre tout de suite à la dernière question : oui, son auteur est engagé dans un combat spirituel violent. Nous espérons que notre réponse va l’aider à le gagner.
Quant à la première question, la réponse la plus directe est qu’on reconnait un cœur mauvais en tant qu’il n’existe pas. Il n’existe pas de « cœur mauvais » en soi. Toute personne est créée bonne. Evidemment, toute personne est pécheresse et le péché peut rendre son cœur mauvais. Mais c’est transitoire et réversible en fonction de ce qu’elle fera et des décisions qu’elle prendra.
Avoir retenu la parole blasphématoire contre l’Esprit-Saint est un bon exemple de lutte dans ce combat spirituel. Elle a posé un acte et elle pourra s’appuyer dessus à l’avenir. Le fait même qu’elle tente de résister à ces pensées blasphématoires prouve qu’elle n’est pas mauvaise. Si elle l’était vraiment, elle les encouragerait, au contraire, et s’en féliciterait.
Il nous semble cependant que sa guérison doit passer par des mesures plus sérieuses que simplement essayer de se contenir. D’où viennent ces pensées ? L’être humain est créé pour « louer, adorer et servir Dieu » (St Ignace de Loyola) et ces pensées sont donc arrivées après-coup. Elles proviennent sans doute d’une révolte contre Dieu qui n’est peut-être pas totalement formulée. Une épreuve de la vie, une blessure mal traversées, par exemple.
Le remède est donc sur deux plans. D’abord, sur le plan psychologique, il conviendrait peut-être de faire un travail sur soi pour identifier ces blessures et les traiter. Cela aiderait à les confier au Seigneur dans la prière et de demander sa guérison.
Sur le plan spirituel, parallèlement, nous suggérons un examen de conscience approfondi : l’auteur de la question a-t-il donné prise à ces pensées par des lectures, des rencontres, des images ? Voire des rites ésotériques ou occultes ? Si oui, nous l’encourageons vivement à se confesser sur deux plans : les pensées blasphématoires proprement dites et les actes qui ont pu leur ouvrir la porte. Que ces pensées reviennent ou non, il est bon de continuer à se confesser régulièrement, au moins une fois par mois.
Ensuite, la meilleure arme contre le blasphème, c’est de faire l’inverse, de prier, et tout particulièrement la prière d’adoration : messe régulière, lecture de la Parole de Dieu tous les jours, temps de prière tous les jours, veillée de louange charismatique, Adoration eucharistique, chapelet. On ne peut très longtemps adorer à la fois le Seigneur dans son St Sacrement et l’insulter. Mentionnons aussi que le chapelet et les prières à la Vierge Marie en général sont aussi très indiqués dans ce cas : il est difficile demander l’intercession de la Vierge et de blasphémer en même temps.
Si la personne pense avoir donné prise à des liens qui la poussent au blasphème, en particulier en cas de pratiques ésotériques, de prise de drogue ou d’usage de la pornographie, elle peut aussi demander une prière de délivrance dans une assemblée de prière charismatique, afin de couper ces liens néfastes.