
Je suis un catholique pratiquant et je participe régulièrement aux taches de la Sacristie dans ma paroisse. J’ai demandé à mon Curé la possibilité de devenir ministre extraordinaire de l’Eucharistie. Il m’a opposé un refus car je n’étais pas marié avec ma compagne (vie commune depuis 15 ans et 2 enfants ensemble) Qu’en est-il exactement ?
Tout d’abord, on est appelé à être ministre extraordinaire, c’est-à-dire à donner la communion. On ne se propose pas de soi-même.
Ensuite, nous ne pouvons que donner entièrement raison à ce curé. Vivre en concubinage est un péché grave (cf. « Concubinage » : https://www.reponses-catholiques.com/concubinage/). L’Ecriture et tout l’Enseignement de l’Eglise sont constants et unanime sur ce point. Que le lecteur relise la Première lettre aux Corinthiens, où St Paul appelle cela la « fornication » (porneia en grec, terme qui a donné « pornographie »).
Le fait d’être dans cet état depuis de longues années, avec des enfants par-dessus le marché, pose encore plus question : sa situation n’est en effet pas transitoire, comme par exemple pour de jeunes gens qui vont se marier plus tard. Le fait d’être « catholique pratiquant » interroge encore davantage : l’auteur de la question ne peut prétendre ignorer l’Enseignement de l’Eglise sur ce point, ou, s’il l’ignore, son absence de catéchisation est tout simplement sidérante.
Le chapitre 8 d’Amoris laetitia a été écrit justement pour ce genre de situations de personnes n’ayant pas été correctement catéchisées ou dont les aléas de la vie ne permettent pas de vivre une vie chrétienne ordonnée. Le but pastoral du texte est de les aider à cheminer et à vivre de leur foi en s’engageant dans l’Eglise à leur mesure. S’investir dans la sacristie semble donc une bonne solution. Participer à l’Eucharistie et à la vie de prière de la paroisse en sont certainement, pour grandir dans la foi et s’approcher du Christ.
Aider à cheminer, cela signifie concrètement amener avec douceur mais fermeté la personne à s’interroger. Pourquoi ne se marie-t-elle pas ? Après 15 ans de vie commune et la responsabilité d’élever des enfants, lequel des deux membres du couple refuse de s’engager et se réserve la possibilité d’aller voir ailleurs au cas où ? Que veut dire ce couple construit sans engagement, et, en se prétendant catholique pratiquant, sans s’engager comme Dieu le fait pour nous ?
Une personne en concubinage ne doit normalement pas communier si elle ne s’engage pas fermement à s’engager dans une préparation au mariage ou à mettre fin à cette liaison à court terme. Il serait donc vraiment inconvenant et totalement illogique qu’elle donne la communion. Nous lui suggérons plutôt de méditer au pied de la Croix sur l’engagement du Christ qui, Lui, a épousé son Eglise jusqu’à la Croix.
Bel exposé, bien expliqué.
Ce qui me sidère, c’est que cela n’est pas enseigné dans les églises. Depuis les années 1970, la fornication-libre est tolérée par les prêtres formateurs. Ceux-ci disent que, dans l’amour-libre, il y a le mot amour, et que Dieu est amour.
Ce relâchement moral s’étend même à l’homosexualité. Ma sœur est une lesbienne et va communier, elle et sa copine, tout les dimanches. J’ai tenté de lui montrer la vérité sur le sujet. Les prêtres n’ont pas suivi…. « Dieu est amour…… »
« Mon peuple périt faute de connaissance…. » , Dieu.
Ceux qui ont le moins compris la parole de Dieu sont ceux qui jugent, comme vous le faites, qui sont les bons et les mauvais chrétiens.
Le coeur de la religion catholique est le discernement et la réflexion, ce n’est pas l’application de dogmes. Le Pape François disait lui-même “la grande majorité de nos mariages sacramentels sont nuls parce qu’ils disent « oui » pour la vie mais ils ne savent pas ce qu’ils disent parce qu’ils ont une autre culture”, puis parlant du concubinage “j’ai vu tellement de fidélité dans ces cohabitations, tant de fidélité ; et je suis sûr que ce sont de vrais mariages, ils ont la grâce du mariage, justement pour la fidélité qu’ils ont.”.
“Mon peuple périt faute de connaissances…” en effet beaucoup n’ont que peu saisi le message central du christianisme, c’est-à-dire s’aimer et se comprendre les uns et les autres plutôt que verser dans un jugement sans conscience sur l’absence de “catéchisation”de certains.
Je rejoins totalement Gaspard.
La réponse sidérante que je viens de lire commence par “Tout d’abord, on est appelé à être ministre extraordinaire, c’est-à-dire à donner la communion. On ne se propose pas de soi-même.” => déjà le ton est donné et ne respire pas l’amour qu’est notre Seigneur. Ensuite je relève les mots “avec des enfants par dessus le marché”, “son absence de catéchisation est tout simplement sidérante”, “lequel des deux membres du couple refuse de s’engager et se réserve la possibilité d’aller voir ailleurs au cas où ?” pour finir par “Nous lui suggérons plutôt de méditer au pied de la Croix sur l’engagement du Christ qui, Lui, a épousé son Eglise jusqu’à la Croix.” Notre Seigneur est seul juge de nos actes, et le Pape François sait voir avec amour. Alors moi aussi je vous suggère de méditer au pied de la Croix sur toutes les facette que revêt l’Amour. Ecouter, aimer, ne pas juger, accompagner…