Funérailles sans messe ?

J’ai déjà assisté à des funérailles à l’église sans Eucharistie. Un moine bénédictin de ma connaissance me dit qu’elle n’est pas obligatoire (peut-être pour ne pas gêner les incroyants présents ?) Qu’en pensez-vous ?

Effectivement, d’une part, les funérailles ne sont pas un sacrement et d’autre part, l’Eucharistie n’est pas obligatoire. Un office qui suit la trame générale de l’Office des défunts peut convenir.

Il peut donc être présidé par un diacre ou même un laïc de la pastorale des funérailles, homme ou femme. Ce n’est pas une question de gêner ou non les incroyants.

Actuellement, du fait de la diminution du nombre de prêtres, et du nombre encore trop faible de diacres permanents, c’est même de plus en plus courant. Les familles qui ne sont pas manifestement pratiquantes et/ou bien connues sur la paroisse, se voient plutôt proposer un office sans Eucharistie par l’équipe de pastorale des funérailles. En clair, ça devient un luxe d’avoir une messe et c’est surtout possible si la famille connait un prêtre, ou est bien connue dans la paroisse.

Dans notre société déchristianisée, la plupart des familles endeuillées qui se tournent vers l’Eglise veulent une cérémonie avec du décorum, des chants, des textes. Rares sont celles qui attachent vraiment une importance au Saint Sacrifice de la messe dans ces circonstances (ils vont même souvent trouver que c’est trop long, car cela dure au moins 1h30 avec la bénédiction du corps du défunt par l’assemblée, alors que sans liturgie eucharistique, cela peut tenir en 1h). Alors, quand la famille dit « nous venons pour demander une messe d’enterrement », les écoutants de la pastorale des funérailles peuvent faire des réponses du type « Ah, vous souhaitez une Eucharistie ? », pour voir si la famille comprend le mot et en souhaite vraiment une.

Que l’on le déplore ou non, c’est la situation actuelle. Elle appelle chacun à s’engager, pourquoi pas dans la pastorale des funérailles et du deuil. Les offices, tout comme la mise en terre, peuvent tout de même être très beaux et très priants. Les échanges avec la famille pour les préparer peuvent être profonds. Dans tous les cas, c’est un vrai lieu d’évangélisation, puisque les obsèques religieuses sont le rite qui reste encore le plus pratiqué de nos jours.

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Commentaires

  1. L'abbé

    Prêtre dans un regroupement de 7 paroisses pour 115 communes, nous sommes 3 en activité. Les obsèques sont un lieu formidable d’évangélisation, mais ne nous ferions que cela si des bénévoles ne nous aidaient pas. Ensevelir les morts fait partie des oeuvres de miséricorde corporelles, et tout chrétien par son baptême est appelé à oeuvrer à la mission. Le jour où nous n’auront plus de bénévoles, que ferons-nous ? La pratique dominicale des personnes décédées est certes un critère que j’applique également, mais avec la charge de travail et de gestion que nous avons désormais, il devient difficile de trouver du temps dans nos agendas même pour nos plus fidèles paroissiens. C’est pourquoi, le sacrement des malades, et la bénédiction apostolique in articulo mortis revêtent leur importance ! Tout est déjà joué lors des funérailles, c’est avant qu’il faut se poser la question de sa relation au Christ !

  2. Bonjour,je fais partie de l’équipe funérailles de ma paroisse et c’est vrai de plus en plus de gens ne veulent plus passer par l’église pour être enterrés j’ai beaucoup de mal à comprendre mais respecte leur choix et prie très fort pour eux. C’est le dernier service qu’on rend à nos chers défunts le dernier cadeau qu’on peut leur offrir alors pourquoi alors pourquoi tant de retissence

  3. Richard J.P.

    Les obsèques religieuses sont plus un rite qu’un lieu d’évangélisation, très pratiquées certes part tradition plus que par conviction.
    On peut alors se poser la question du sens pour ces personnes majoritairement agnostiques
    ou athées, si on se réfère aux statistiques sur ce sujet ?

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