Gérer les diocèses comme des entreprises?

Pourquoi les évêques veulent à tout prix gérer les diocèses comme des entreprises ? Sur les formulaires on remplace le terme “responsable” par celui de “manager” et les mutations s’appellent maintenant “le turn over”. Les évêques ne sont plus les pères de leur peuple mais leurs managers ! C’est profondément contraire à toute la tradition…

 Tout d’abord, il ne nous semble par juste d’écrire « les évêques », car plusieurs diocèses continuent à employer le terme de « responsable » et on parle toujours de « mutation ». Le nôtre, par exemple. Donc « un évêque », c’est bien possible, « des évêques », peut-être, mais pas « les évêques ».

Ensuite, tout dépend de quoi on parle. Les diocèses ont des salariés et des collaborateurs bénévoles. Ils sont alors bien obligés d’appliquer les méthodes de management qui ont cours dans le monde du travail, c’est un impératif, d’ailleurs souvent encadré par la loi. Et, dans le monde du travail, on emploie de plus en plus le terme de « manager ». Il est exact qu’on parle effectivement du turnover pour les départs dans une entreprise (et non pour les mutations, on parle davantage de mobilité dans le monde professionnel). Il ne s’agit pas forcément du « peuple » mais des collaborateurs. Ce n’est pas vrai qu’un curé se présente comme « manager » de ses paroissiens.

Du coup, l’évêque est le père de son peuple mais aussi le patron de ses employés. Par ailleurs, on peut déplorer de l’inflation de termes anglais dans les discours professionnels. Mais c’est un problème sociétal et non propre à l’Eglise, il n’y a qu’à écouter nos hommes politiques. Et bien des projets d’Eglise, surtout destinés aux jeunes, abusent d’anglicismes. Les laïcs qui en sont les initiateurs devraient aussi balayer devant leur porte.

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