
La formule utilisée par le prêtre pour l’offertoire (“Priez, mes frères, pour que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre…”) est une traduction conforme du latin. Mais est-elle conforme théologiquement ? Ce n’est ni le sacrifice du prêtre, ni celui de l’assemblée : c’est le seul et unique sacrifice, celui de Jésus que célèbre la liturgie eucharistique.
Pas exactement. D’une part, la formule précédente « Prions ensemble au moment du sacrifice de toute l’Eglise » supposait un sacrifice de l’Eglise et non du Christ. Nous ne voyons donc pas trop pourquoi la nouvelle traduction serait davantage problématique.
D’autre part, le sacrifice du Christ est bien l’unique sacrifice, mais en ce qui concerne son sacrifice sanglant. Toute la liturgie de l’Eucharistie nous permet justement de renouveler ce sacrifice, mais de façon non sanglante. Nous n’avons pas à immoler une victime et le Christ n’a pas à mourir indéfiniment.
Mais c’est bien aussi le nôtre, puisque nous fournissons le pain et le vin. Ils ne sortent pas de nulle part. Nous précisons d’ailleurs qu’ils sont « fruit… du travail des hommes. » et que nous les prélevons sur les biens que le Seigneur – en l’occurrence le Père – nous donne.