Concernant l’expression « les juifs, nos grands frères dans la foi » n’est-elle pas exagérée ? Car si la foi des juifs de l’ancien testament était dans le Christ qu’ils attendaient, ceux d’après sa venue l’ont rejeté. Par ailleurs cela semble supposer que le Christ est venu bâtir une nouvelle religion.

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Exagérée, peut-être mais par rapport à quoi ? Quel serait le standard ?

C’est une expression reprise par différents papes déjà ancienne qui se veut une formule marquante pour faire comprendre simplement en quoi les relations avec le judaïsme devaient être remises à plat et clarifiées. Elle ne prétend pas à un contenu strictement dogmatique mais est destinée à être parlante.

Ce qu’elle veut dire, c’est que nous partageons avec les Juifs la foi de l’Ancien Testament (AT), cela la plupart des gens en conviennent. Il est vrai que le judaïsme a continué à évoluer. Mais on ne peut pas dire que les Juifs ne sont pas fidèles à la foi telle qu’elle était formulée dans l’Ancien Testament. On peut dire qu’ils en ont une compréhension contestable, partielle, car ils n’ont pas accepté de relire leurs propres Ecritures et de les interpréter pour comprendre le sens de l’advenue du Christ.

Mais on ne peut pas dire que leur foi n’est pas la même que celle de leurs pères dans l’AT. Ils ne sont pas devenus des païens. L’Eglise n’a jamais prétendu cela et a toujours considéré que ce qu’ils accueillaient de la Révélation était juste. Quoique tronqué.

En ce sens, ils sont toujours porteurs d’une foi qui nous a précédés. C’est ne pas admettre cette continuité qui en ferait les inventeurs d’une nouvelle religion déconnectée du judaïsme vétéro-testamentaire. Et ce ne serait pas exact.