
« Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau (Ap 19, 9). Pour être admis au festin, il suffit de porter l’habit nuptial de la foi, qui vient de l’écoute de sa Parole (cf. Rm 10, 17). » a écrit le Pape François dans sa lettre apostolique ‘Desiderio desideravi’. En contraste, voici ce que dit le Canon 11 du Concile de Trente : ” Si quelqu’un dit que la foi seule est une préparation suffisante pour recevoir le sacrement de la très sainte eucharistie : qu’il soit anathème.” Le Pape a-t-il enseigne une hérésie ? Les évêques allemands seraient-ils donc corrects de proposer l’Eucharistie aux protestants non en communion avec l’Eglise (ou aux catholiques non en état de grâce) ? Sinon pourquoi choisit-il d’être si ambiguë au détriment des fidèles ?
Le Pape ne « choisit » pas d’être ambigu, il ne fait que reprendre l’Ecriture. Si elle est ambigüe, c’est une autre affaire.
Le Concile de Trente s’est réuni dans un contexte de séisme systémique qu’était la Réforme protestante. Ce canon répond aux Protestants qui affirmaient que seule la foi sauve et que les œuvres étaient vaines. Schématiquement, comme ils constataient bien que tout le monde ne faisait pas de bonnes œuvres et qu’une même personne en faisait parfois des bonnes et parfois non, ils ont couplé cette affirmation – « seule la foi sauve », ce qui est correct par rapport à la Sainte Ecriture – à la doctrine de la prédestination. Ceux qui faisaient des œuvres mauvaises étaient prédestinés à la damnation, ceux prédestinés à être sauvés faisant, en quelque sorte mécaniquement, de bonnes œuvres. Pas de place, dans la doctrine protestante, pour l’absolution. Personne ne sait si Dieu lui a pardonné ou non.
La plupart des Protestants ne disent plus vraiment cela, un certain nombre d’églises luthériennes ayant signé en 1999 la Déclaration d’Augsbourg, qui harmonise les doctrines catholique et luthérienne sur ce point. Pour faire simple, seule la foi sauve mais c’est par la foi et l’inspiration du Saint-Esprit qu’on fait de bonnes œuvres. La lettre de St Jacques (la foi sans les œuvres est vaine), obstacle frontal aux théories protestantes, peut ainsi être lue en étant bien comprise.
C’est dans cette ligne qu’il faut comprendre les propos du Pape. Les catholiques n’ont jamais eu de problème avec l’Epître de Jacques car ils savent bien que les bonnes œuvres découlent d’une foi authentique. En revanche, là où la critique protestante avait porté, c’est que certains catholiques étaient tentés d’ « acheter » leur salut, en particulier en achetant des indulgences et en faisant des dons financiers. Les dons financiers sont de bonnes œuvres, mais ils n’exonèrent pas de faire d’autres bonnes actions et d’avoir un comportement éthique. Bien des parrains de la mafia et des narcotrafiquants font des dons à l’église de leur village. Ils ne l’emporteront pas forcément au Paradis pour autant. Le Pape alerte donc premièrement sur ce point : le salut ne s’achète pas par des dons ou le respect de rites sans qu’ils soient intériorisés dans une foi sincère.
A l’autre bout, le Pape bat en brèche aussi une grave lacune du protestantisme. Il prend acte que le pardon est toujours possible pour qui se repent. Qui a mal agi mais a une foi sincère, peut obtenir miséricorde. Ce n’est pas si évident dans certains courants du protestantisme, où le Sacrement de Réconciliation n’existe pas : le pécheur n’est jamais sûr d’être pardonné, alors que le catholique peut avoir une confiance grâce à sa foi humble envers la Miséricorde donnée par l’intermédiaire de l’Eglise.
Pour ce qui est de la communion avec les Luthériens, ça n’a rien à voir. Ils ne croient pas en la Présence réelle de la même façon que les catholiques. Pour eux, le Corps et le Sang du Christ sont contenus dans le pain et le vin consacrés (consubstantation), alors que la foi catholique nous dit que le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ (transsubstantation). Ce n’est pas pareil. Et comme ce n’est pas pareil, nous ne pouvons retrouver la pleine communion eucharistique, même si des progrès ont été faits dans la Déclaration d’Augsbourg.
On voit malheureusement de tout parmi les évêques allemands, mais certains gardent la foi et respectent la Sainte communion. Et, avant de dire que le Pape profère des hérésies, il vaut mieux se former en théologie et voir ce qu’il dit pour le salut gracieux – et non « au détriment » – des fidèles.
En réaction contre le protestantisme, les Pères de Trente n’ont-ils par forcé le trait dans l’autre sens ?
Quand j’entends le Pape François nous dire que c’est un “péché” (Mortel? Véniel?) que de vouloir essayer de convertir un orthodoxe, oui, le Pape profère une hérésie.
De même quand il ose dire que la pluralité des religions est voulue par Dieu, y compris celle(s) qui appelle(nt) ouvertement à combattre Ia Foi Chrétienne et à exterminer ses fidèles, là je me bouche carrément les oreilles !!!
Dire une pareille ineptie relève du blasphème pur et simple !!!
Il prend acte que le pardon est toujours possible pour qui se “repend”
“Repent” me semble plus approprié…
@ Jack
Sauf que le pape n’a jamais dit ça non plus.
Il est possible que vous soyez de bonne foi et vous contentiez de répéter.
Vous êtes visiblement opposé à l’autorité du pape* donc vous êtes comme les orthodoxes.
Or ces orthodoxes, vous voudriez qu’on les ramène au successeur de Saint Pierre d’après ce que vous dîtes. Mais vous, vous vous affichez en opposant au successeur de Saint Pierre. Quelle logique ?
Pluralité des religions.
De même que la crucifixion, pour l’humanité un échec apparent, les persécutions, etc entraient dans le plan de Dieu, si la pluralité des religions était contraire au plan de Dieu, elle n’existerait pas, vous le savez bien. Dieu nous a créés libres. Il permet tout ce qui nous fait grandir dans la foi y compris nos fautes. Les hérésies ont amené l’Église à préciser la Vérité. la pluralité des religions aussi. Dieu permet le mal pour faire un plus grand bien. A l’origine, tout était parfait, par la volonté de Dieu. Par la faute de l’Homme, ce n’est plus le cas. La volonté de Dieu est que l’homme soit libre face à la tentation pour qu’il passe de l’innocence (j’ignore le mal) à la sainteté (confronté au mal, je décide de le rejeter et de choisir Dieu). Voilà dans quoi s’inscrit la déclaration du pape, chef de l’Église fondée par Jésus-Christ qui a promis que les portes de l’enfer ne prévaudraient pas contre elle = pour tout ce qui touche à la foi, elle ne peut enseigner le mensonge qui est le langage de Satan. Croire le contraire, c’est croire que Jésus a menti
Depuis le péché originel, Dieu veut que nous ayons un temps d’épreuves sur terre, c’est son plan, sa volonté, dans le but que nous méritions le Ciel.
Par ailleurs, cette déclaration a été faite dans le cadre diplomatique lors d’une rencontre avec des musulmans : faire signer un document qui fait reconnaître à une autorité musulmane que ne pas être musulman est dans le plan divin amène le pape à toucher l’Islam là où ça lui fait mal : en effet, pour les musulmans c’est une interrogation profonde, un biais par lequel s’immisce le doute dans leur religion: “mais comment se fait-il que le monde entier ne soit toujours pas musulman ?!”
*sinon vous auriez vérifié les propos que vous lui prêtez ; mais non, vous les croyez d’emblée soit parce que vous êtes influençable, soit parce que vous avez déjà décidé de croire tout ce qui vous permettrait de ne pas le suivre
@Morret & Jack
Jack n est pas completement fou, en effet le document avait du être modifie pour expliciter de quelle volonté divine il s agissait. Il s agit de la volonte permissive et non active de Dieu. Dieu permet toute sorte de choses : guerre, famine, scandal sexuel dans l Eglise, esclavagisme et colonialisme occidental, etc . Cela ne veut pas dire que Dieu en est la cause par sa volonté active.