Les Béatitudes et le Jugement Dernier ne concernent-ils que les chrétiens ?

Dans St Matthieu, la prédication de Jésus s’ouvre par les Béatitudes (5,2) et se clôt avec le jugement dernier (25,18). Ces deux passages de l’évangile ne font pas explicitement appel à la foi et semblent indiquer que l’on peut “toucher” Dieu par la simple charité, sans connaître explicitement Jésus. Peut-on voir là une indication selon laquelle le salut est accessible à tout homme ?

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On ne peut pas tirer les mêmes conclusions des deux textes. Une des Béatitudes est que les cœurs purs « verront Dieu ». Peut-on voir Dieu sans croire qu’Il existe, ou en avoir une fausse image ? Une tradition spirituelle assez solide laisse entendre que Dieu se montre à ceux qui le cherchent. De St Paul sur le Chemin de Damas à Claudel ou Lustiger (et pourquoi pas Gad Elmaleh), il semble que le Seigneur se manifeste à quelqu’un qui fait un pas : entrer dans une église, c’est être poussé par une curiosité, une recherche, même inconsciente.

Les convertis au christianisme issus de l’Islam qui ont des songes où ils voient Jésus croient déjà en quelque chose et se sont posé des questions, des choses les dérangeaient déjà dans l’Islam. Et ils « voient » Dieu.

Enfin, la dernière béatitude, conclusive de toutes les autres, exige une foi explicite en Jésus : il faut être persécuté « à cause de moi »

Pour ce qui est du Jugement Dernier de Mt 25, la foi n’est apparemment pas requise mais on peut avoir une autre interprétation. Ne faut-il pas avoir vu Jésus dans les plus petits « de ses frères » ?  Ou au moins d’avoir vu dans les personnes secourues des « frères » de Jésus, donc de se référer à lui ? Est-ce si sûr que l’action est totalement indépendante de toute référence au Christ de la part de l’acteur ?

Ce qui ne veut pas dire que le salut n’est pas accessible à des justes non chrétiens. Mais il nous semble que la Parabole du Bon Samaritain, par exemple, est un passage plus parlant pour le fonder.

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Commentaires

  1. Bruno ANEL

    Dans Matthieu 25, il est précisé explicitement que les justes ne savaient pas que leur acte de charité concernait Jésus lui-même.

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