Les non catholiques peuvent-ils participer à la messe, selon Isaïe ?

Il est dit en Is 56 que les sacrifices des étrangers qui se sont attachés au Seigneur seront agréés par Dieu. Par analogie, cela ne devrait-il pas autoriser la participation aux liturgies des autres confessions chrétiennes et même des autres religions ?

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Ca n’a rien à voir mais il faut distinguer les cas des autres religions et le fait de faire un sacrifice ou non.

1° Ca n’a rien à voir d’abord pare que les sacrifices en question concerne « les étrangers qui se sont attachés au Seigneur ». Donc au Dieu d’Israël, plus, du point de vue chrétien, au Christ. Donc cela ne concerne pas quiconque n’est pas juif ou chrétien.

On pourrait se poser la question pour les musulmans. Sont-ils « attachés au Seigneur » ? C’est un sujet de débat mais ils ne suivent pas la Loi de Moïse, donc d’un point de vue juif, ils ne sont pas « attachés au Seigneur ». Et d’un point de vue chrétien, ils ne sont pas attachés au Christ.

En outre, le sacrifice du Christ est ultime et les sacrifices sanglants n’ont plus lieu d’être. Donc le sacrifice du mouton lors de l’Aïd-el-Kebir est une transgression grave vis-à-vis du sacrifice de la Croix. Cela signifie que ce n’est pas la mort et la résurrection de Jésus qui sauve mais qu’il faut continuer à faire des sacrifices.

2° Pour les autres confessions chrétiennes, il faut distinguer entre orthodoxes et églises orientales d’une part, et Protestants, Anglicans et évangéliques d’autre part.

  • Pour ces derniers, ils ne célèbrent pas le sacrifice de la Sainte Messe puisque nous ne confessons pas la même foi eucharistique (nous n’entrons pas ici dans les détails de la consubstantiation, transsubstantiation et valeur seulement symbolique de la Cène, avec toutes les nuances qui existe dans les mouvances plus ou moins issues de la Réforme).

Les sacrifices des étrangers dans Is 56 sont conformes à la Torah puisqu’ils « observent le sabbat et… tiennent ferme mon alliance » (verset 6). Ce sont des étrangers qui viennent au Temple de Jérusalem, puisqu’ils sont conduits « sur ma montagne sainte » (verset 7), donc à Jérusalem. Ce ne sont pas des sacrifices dans n’importe quel cadre. C’est un peu pareil pour les Protestants : leur office dominical ne célèbre pas la même chose que le sacrement de l’Eucharistie et ils n’adhèrent pas à la même foi sur ce point.

En revanche, s’ils ne « participent » pas à l’Eucharistie et ne peuvent communier, cela n’empêche pas qu’ils peuvent assister à une liturgie catholique, tout comme d’ailleurs les personnes des autres religions. Ils ne sont pas interdits d’entrer dans l’église.

  • Pour les orthodoxes, en revanche, il s’agit bien du même sacrement, du même sacrifice. Peut-être que des avancées théologiques permettront un jour de célébrer ensemble l’Eucharistie entre catholiques et orthodoxes et de communier ensemble. Du point de vue catholique, il n’y a pas d’obstacle majeur. Mais ce n’est pas possible en attendant, bien plus du fait du refus des orthodoxes d’accueillir les catholiques que l’inverse.

3° Enfin, faisons remarquer que, pour Isaïe, les sacrifices en question se faisant dans le Temple de Jérusalem, ils ne sont plus possibles pour personne, juif ou non, depuis la destruction du Temple. Le sacrifice du Christ, ce n’est pas la même chose.

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