Peut-on éviter de se confesser?

Puis je demander à Dieu de me pardonner tout mes péchés dans le secret Et ensuite demander l’absolution au prêtre ? Parce que c’est humiliant devant un homme Quand je suis devant un prêtre. J’ai pas le courage de tout lui dire mais le regret est vraiment là. Mais pas la confiance à l’humain. J’espère être compris.

On peut toujours demander directement à Dieu de pardonner les péchés, c’est même la première chose à faire. Mais, la seule manière d’être sûr d’être pardonné, c’est de se confesser. On voit l’impasse et les tourments dans lesquels se sont mis les Protestants, qui ne se confessent pas et qui ne savent jamais s’ils sont pardonnés ou non, au point d’en arriver à formuler des doctrines mortifères comme celle de la justification.

Que la confession soit humiliante, c’est possible. Mais cette position humble fait partie du processus de guérison : le pénitent exprime un vrai repentir et il verbalise son péché, la seule manière d’en prendre réellement conscience et de pouvoir vraiment en sortir.

Tous les psy le savent : ce qui ne ‘exprime pas s’imprime et la verbalisation est le meilleur moyen de réellement sortir de son malaise, de guérir et d’avancer dans la vie. La confession auriculaire joue un peu sur le même ressort.

Le fait de parler à quelqu’un permet d’avoir un retour, un conseil, un point de vue sur un aspect qu’on n’avait pas détecté etc. Le confesseur n’est pas là pour juger, il est là pour donner le pardon au nom du Christ, à condition que la faute soit reconnue et que le repentir soit sincère. La pénitence qu’il donne permet de poser un acte concret pour réparer la faute si possible, et en tous cas pour avancer.

Nous rappelons que le courage est une vertu, la vertu de force. « J’ai pas le courage », c’est déjà un vice, nous sommes bien obligés de le dire en vérité. C’est peut-être compréhensible sur le plan humain, mais c’est tout de même une ruse de l’Adversaire pour empêcher la personne de sortir de son péché et d’être vraiment pardonnée.

Plus grave encore, que signifie « j’ai pas confiance en l’humain » ? L’auteur de la question est catholique ou il ne l’est pas ? Le confesseur est prêtre, oui ou non ? Et s’il est prêtre, est-il l’alter Christus, « un autre Christ », oui ou non ? Et si non, que valent l’Eucharistie qu’il célèbre en tant que « autre Christ », ainsi que les autres sacrements ? Ne pas avoir « confiance en l’humain », au bout du bout, c’est ne pas croire dans le Christ qui a établi ses apôtres pour pardonner les péchés en son Nom : « A quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis; et à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus. » leur dit-Il (Jn 20, 23). C’est donc un reniement très grave et nous suggérons vivement à l’auteur de la question de s’en confesser de toute urgence.

Il pourra alors faire une vraie expérience spirituelle de guérison intérieure, de consolation et de grâces, pour avoir eu le courage d’une vraie démarche pour recevoir le pardon du Seigneur. Nous pouvons en témoigner à chaque fois que nous nous confessons.

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Commentaires

  1. Stéphanie

    Pour moi, dans la confession, il y a deux aspects: l’aspect sacramentel et l’aspect psychologique. Si j’adhère pleinement à l’aspect sacramentel, je n’admets pas que l’aspect psychologique soit contraint et forcé. Je m’explique. Je suis prête de tout mon coeur à demander pardon au Seigneur, devant un prêtre, pour tout le mal que j’ai fait et tout le bien que je n’ai pas fait. Je suis prête de tout mon coeur à me reconnaître pècheresse devant Dieu et créature devant Le Créateur (aspect sacramentel). Mais je refuse de laisser le prêtre s’immiscer dans mon espace d’intimité avec le Seigneur. J’estime qu’être contrainte et forcée de dire mes péchés à un prêtre est un viol de ma conscience (aspect psychologique)..A aucun moment dans l’Evangile, le Christ n’a ainsi “monnayé” son pardon. Quand il dit aux personnes qui, en plus, ne lui ont rien demandé: “tes péchés te sont pardonnés”, il montre bien que son pardon est gratuit, inconditionnel et surabondant. C’est ce pardon-là qui me touche, alors que toutes les absolutions que j’ai reçues après avoir été contrainte et forcée m’ont toujours laissé un goût amer. Tant que la confession restera un viol de la conscience, je me passerai de ce sacrement.

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