
Problème : pourquoi Dieu ne donne aucune réponse quand on prie et qu’on lui fait une demande ?
Nous nous inscrivons totalement en faux. Dieu donne toujours une réponse à une prière. Encore faut-il l’écouter.
Pour commencer, la question soulève, de son côté, un grave problème et on pourrait la retourner. Pourquoi Dieu répondrait-Il ? Est-ce au disciple de faire la volonté de Dieu ou à Dieu de faire la volonté du disciple. Qui est Dieu ? Le Seigneur ou mon petit moi ? Dieu est-Il le maître du Ciel et de la Terre ou notre laquais chargé de répondre à toutes nos demandes ? Le Livre de Job aborde cette question : nous accueillons le bonheur qui vient de Dieu mais pourquoi ne pas accueillir le malheur ? Un Dieu aux ordres serait un piètre dieu.
Ensuite, nous affirmons que Dieu donne toujours une réponse. Elle sera peut-être tardive, tronquée, pas celle attendu, décalée… Mais elle viendra. C’est tout le travail de la vie spirituelle que de l’identifier et ne pas passer à côté. Le discernement, par exemple dans la spiritualité ignatienne, c’est de reconnaître les signes que Dieu nous envoie. Il peut parler à travers des motions intérieures, des personnes, les événements. Même face à la mort, Dieu répond. Par exemple, si quelqu’un prie pour la guérison d’un malade et que cette personne meurt, Dieu l’exaucera tout de même : Il la guérira et lui redonnera vie, au Dernier Jour. Mais a-t-on suffisamment de foi pour entendre cette réponse-là ?
Une réponse différée ou décalée peut être aussi l’indice que Dieu nous appelle à autre chose que ce que nous prévoyons. Par exemple, si quelqu’un prie pour avoir du travail et n’en trouve pas, c’est peut-être une invitation du Seigneur à envisager une réorientation professionnelle, ou à s’engager dans une activité bénévole. Se décentrer de soi, de ses problèmes et se mettre au service des autres est souvent la meilleure façon d’exaucer une prière. Le travail finira par venir. Peut-être dans l’association où l’on s’est investi, qui sait ?
Jésus nous dit d’ailleurs : « C’est pourquoi, je vous dis : À propos de votre vie, ne vous souciez pas de ce que vous mangerez, ni, à propos de votre corps, de quoi vous allez le vêtir. En effet, la vie vaut plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Observez les corbeaux : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’ont ni réserves ni greniers, et Dieu les nourrit. Vous valez tellement plus que les oiseaux ! D’ailleurs qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Si donc vous n’êtes pas capables de la moindre chose, pourquoi vous faire du souci pour le reste ? Observez les lis : comment poussent-ils ? Ils ne filent pas, ils ne tissent pas. Or je vous le dis : Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe qui aujourd’hui est dans le champ et demain sera jetée dans le feu, il fera tellement plus pour vous, hommes de peu de foi ! Ne cherchez donc pas ce que vous allez manger et boire ; ne soyez pas anxieux. Tout cela, les nations du monde le recherchent, mais votre Père sait que vous en avez besoin. Cherchez plutôt son Royaume, et cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 12, 22-31)
Voici le point-clef : ma demande est-elle en vue de chercher le Royaume de Dieu ? Puis-je le chercher autrement et mieux ? Le Seigneur m’appelle peut-être à plus grand que mon besoin immédiat, et il m’appelle à agir. Pour prendre un autre exemple, il est nécessaire de prier pour la paix, ou pour la fin de la pandémie du coronavirus. Il est encore mieux de s’engager aussi pour promouvoir la paix, lutter contre la pauvreté, aider et soigner les malades ainsi que prendre soin des personnes fragiles. C’est aussi par notre action que Dieu nous répond. Etty Hillesum, juive morte en camp de concentration qui a laissé de très beaux textes mystiques, écrit au Seigneur que « C’est à moi de t’aider.» De son camp, elle a compris que c’est elle qui doit aider son Dieu et que c’est ainsi qu’Il l’aidera, en la soutenant et en lui donnant des grâces dans sa vie spirituelle !
Le silence de Dieu est aussi parfois un retrait de sa part pour laisser toute liberté à l’homme dans un moment-clef. Il ne s’impose pas. Ste Jeanne d’Arc n’entendait plus ses voix pendant sa captivité et a même été très longtemps privée d’accès aux sacrements, la confession, en particulier. Ce n’est qu’après être revenue sur sa rétractation qu’elle a vécu une expérience spirituelle suffisamment consolante pour lui donner la force d’affronter son supplice.
Ce qui nous amène à rappeler que, chercher ce Royaume des Cieux, c’est aussi le but de la vie spirituelle. Tous les grands mystiques savent qu’un vrai chercheur de Dieu passe, à un moment ou un autre, par une nuit spirituelle. St Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux ou Mère Teresa, pour ne citer qu’eux, l’ont très bien écrit. Ste Mère Teresa a même vécu 50 ans de nuit spirituelle et de non-réponse de Dieu jusqu’à sa mort. Il lui a répondu à travers son œuvre de Missionnaire de la Charité et elle a offert sa souffrance spirituelle pour le salut des plus pauvres, avec l’extraordinaire fécondité, bien au-delà du catholicisme, que l’on connait.
Nous garantissons au lecteur : Dieu répond toujours aux prières. Mais la réponse risque de ne pas être du tout celle attendue et on ne sait pas où elle va nous embarquer. C’est parfois quand on est exaucé que les ennuis commencent : suivre le Christ quand Il nous appelle, c’est rarement rester dans son petit confort et c’est très exigeant.
Je demande à Dieu de croire à nouveau ayant perdu la foi en pratiquant le bouddhisme zen mais après avoir ressenti les bienfaits de la méditation (zazen) je n’ai pas adhérété à la réincarnation ni à certains rituels mais leurs principes sont universels, concrets et vivants. Il y a de très bonnes choses dans le bouddhisme et en tant que philosophie il me semble compatible avec le catholicisme. Comme j’étais une fervente pratiquante, j’ai lâché les pratiques car des “entorses” dites “péchés” par l’église (contraception , avortements et divorce) et un douloureux suicide de mon ex-mari, m’ont fortement déprimée me laissant seule avec 3 garçons . La pratique de la méditation zen m’a soulagée et j’ai mis en oeuvre les principes . Mais rien à voir avec la foi en Dieu, l’incarnation de son fils, la virginité de Marie, les “mystères ” résurrection de Jésus, ascension, assomption les “miracles” ou “légendes” etc … Les doutes m’ont envahi, j’aime toujours rentrer dans une église mais m’agenouiller, faire le signe de croix devant le tabernacle où se trouverait Dieu, me laissent indifférente. Et cette incrédulité a laissé un grand VIDE en moi, c’est pourquoi je demande à Jésus, je crois qu’il a existé, je peux me le représenter en tant qu’homme mais est-il fils de Dieu ? Je ne sais plus. Le “péché ” d’Adam et Éve, ” mais comment “allez, croissez et multipliez-vous pourrait-il s’accomplir sans ce “péché ” ? J’ai besoin de croire à plus grand que moi mais maintenant ma spiritualité me pousse vers la nature si belle si intrigante qui à la fois naît disparaît et renaît à chaque saison. Un mystère palpable complexe mais compréhensible . Et que dire des animaux qui l’habitent et s’invitent sur nos jardins et forêts pour s’y nourrir. Là est aussi la polémique : création de Dieu ou la théorie de Darwin ? .
“Heureux ceux qui croient sans avoir vu ” … je suis trop cartésienne et il n’y a que Dieu, s’il existe, et sous quelle forme ? pour insuffler en moi la foi qui me délivrera de mes doutes car encore une fois..Je ne demande qu’à y croire pour me rempir à nouveau. J’ai besoin d’une spiritualité qui me dépasse. ..” la nature a horreur du vide”. Merci pour votre écoute et j’espère votre aimable réponse.