Providence de Dieu, “providence” du Diable ?

Le titre pourrait être : providence de Dieu VS providence du diable. Nous savons que Dieu veut que tout homme soit sauvé. Que l’homme décide par sa volonté de s’approcher de lui et de connaitre le bonheur de la vision béatifique. Le désir de Satan (et des démons au sens large) qui a choisi de se révolter contre Dieu est d’emmener dans son sillage toute créature dans son royaume de révolte et de négation de l’auteur de la vie. Ma question sera peut-être complexe donc je vais l’illustrer par un exemple concret : On raconte qu’un homme qui s’était confessé au Padre Pio était mort tout juste après sa confession en sortant de l’église. Les gens se lamentaient, mais Padre Pio disait qu’il valait bien mieux qu’il soit mort, car aujourd’hui il était au Ciel, tandis que s’il n’avait pas été mort, il serait retombé dans le péché. Je ne sais pas si cette histoire est apocryphe (il me semble que non), mais peut-on dire que la providence de Dieu est plus forte que la “providence” (ou action) du diable ? En l’occurrence, le diable souhaiterait nous faire désobéir à Dieu afin de nous mettre en état de péché mortel juste avant de mourir. Se pourrait-il qu’une personne de bonne volonté, et qui a toujours voulu suivre Dieu malgré des péchés répétés mais regrettés et combattus puisse terminer en Enfer à cause d’un péché de faiblesse dont le diable aurait été l’instigateur, commis avant de mourir par exemple ? La providence de Dieu n’est-elle pas censée protéger un homme qui a manifesté la volonté de le suivre pendant sa vie, et faire tomber l’arbre du côté où il a toujours voulu pencher (c’est à dire vers Dieu) ?

[Nous invitons nos lecteurs à poser leurs questions dans les commentaires de nos articles car les questions ne nous parviennent plus autrement. Nous rappellerons ce message tant que le problème informatique ne sera pas réglé]

Pour commencer, il n’y a pas de providence du Diable. Et oui, on peut tomber dans le péché jusqu’au dernier moment, même en ayant été en état de grâce auparavant, et peut-être la plus grande partie de sa vie. Être pardonné et être en état de grâce n’est pas une garantie jusqu’à la fin. Pensons à quelqu’un qui apostasierait juste avant de mourir, par exemple.

C’est pourquoi le Christ nous dit : « Veillez car vous ne savez ni le jour, ni l’heure » dans la Parabole des Vierges sages et des vierges folles (Mt 25, 1-13). Les Vierges folles étaient bien là à attendre l’Epoux avec leurs lampes et elles avaient même de l’huile qui aurait suffit s’Il avait été à l’heure. Elles n’ont rien fait de mal en soi. Mais elles ont bel et bien loupé le coche au finish.

Ensuite, il ne faut pas exagérer sur le Diable qui nous ferait faire ceci ou cela comme si nous étions des pantins. Oui, il nous tente mais c’est aussi notre responsabilité de ne pas donner prise. Et la Providence de Dieu ne nous « protège » pas contre nous-mêmes comme un talisman. Elle s’efface devant notre liberté, même si elle reste toujours en arrière-plan prête à être réactivée à notre demande.

D’où l’intérêt d’en appeler à la grâce de Dieu et sa Miséricorde :

  • En se confessant régulièrement, au moins une fois par mois et aux fêtes carillonnées
  • En allant à la messe au moins tous les dimanches où le Kyrie absout les péchés véniels
  • En recevant le Sacrement des malades en cas de maladie sérieuse, ainsi que si on sent que la mort est proche
  • En priant et en lisant la Parole de Dieu quotidiennement, ce qui est une bonne manière d’éviter un certain nombre de tentations, en particulier de désespoir dans les moments difficiles et à l’approche de la mort
  • En vivant une vie droite et ordonnée, là aussi donnant moins de prise aux tentations.

Ceci dit, savoir que quelqu’un a commis un péché, même grave, juste avant sa mort ne permet pas aux autres de spéculer sur le salut de cette personne. Nous ne sommes pas juges de la Miséricorde de Dieu. L’histoire de Padre Pio est, de ce fait, bizarre et a peut-être été déformée. Car comment dire que la personne aurait rechuté dans le péché alors qu’elle venait de se confesser ? Et comment dire qu’elle serait en Enfer alors que personne ne peut savoir quelle serait la décision du Seigneur dans sa Miséricorde ?

Commentaires

  1. Bruno ANEL

    Dans le chapitre 14 des Actes, nous voyons Paul et Barnabé évangéliser des villes d’Asie Mineure. Ils y demeurent “quelque temps” (semaines, mois ?) , désignent des “anciens” pour encadrer les communautés et partent ailleurs. Leur annonce devait être fondamentale mais sommaire : le kérygme, l’amour du prochain et le repas eucharistiques vécus, quelques éléments de l’ancien testament que les convertis d’origine juive devaient compléter. Pourquoi, de nos jours, faut-il prés de dix ans pour former un “presbyteroï”? Est-il indispensable d’avoir lu Aristote, St Thomas, les Pères de l’Eglise pour être prêtre ? Diacre en milieu rural, j’utilise surtout les fondamentaux acquis depuis mon enfance pour prêcher et préparer aux sacrements, et assez peu la formation universitaire reçue, trés au dessus du niveau de mes paroissiens . Quant à la durée de la formation, on sait qu’elle n’est pars une garantie de la solidité d’une vocation.

Répondre