Que dire de celles qui revendiquent leur catholicisme en vivant en concubinage ?

Des personnalités se revendiquant du catholicisme ont cependant vécu en concubinage et ont eu des enfants : je cite Marion Maréchal et la présidente italienne Giorgia Meloni, qu’on aurait cru plus attachées aux valeurs traditionnelles. Nombre de nos enfants sont aussi concernés par ce phénomène. Serait-ce que le fait d’être marié ou non ne dit rien à la conscience : ce n’est ni bien ni mal ? La fidélité au conjoint, le soin à prendre des enfants disent en revanche quelque chose à la conscience. Cette proposition (ce n’est ni bien ni mal, ça ne dit rien à la conscience) s’était déjà posée à ma génération à propos de la régulation des naissances. Que faut-il en penser ?

[Nous invitons nos lecteurs à poser leurs questions dans les commentaires de nos articles car les questions ne nous parviennent plus autrement. Nous rappellerons ce message tant que le problème informatique ne sera pas réglé]

Commençons par souhaiter une très belle et sainte année 2024 à nos lecteurs.

Puis pour rentrer dans le vif du sujet, nous ne connaissons pas suffisamment la vie privée des femmes politiques citées pour répondre à leur propos. Marion Maréchal est maintenant mariée, nous ignorons si c’est religieusement. Son enfant est-il né hors mariage d’une relation précédente ? Quant à Giorgia Meloni, nous croyons savoir qu’elle est divorcée. A-t-elle eu ses enfants lorsqu’elle était encore mariée ? Nous l’ignorons, tout comme le fait de savoir si elle était mariée à l’Eglise ou non (quoique ce soit assez probable en Italie).

La question pose plus fondamentalement celles de 1) vivre en concubinage et 2) avoir des enfants hors mariage.

1) Sur la première question, nous renvoyons à nos articles sur ce thème, comme Que disent l’Eglise et la Bible du concubinage? – Réponses catholiques (reponses-catholiques.com). Vu l’effondrement du Sacrement du Mariage, et même du mariage civil, les pasteurs n’osent peut-être pas le rappeler autant qu’il le faudrait : ce n’est pas une façon ordonnée de vivre chrétiennement.

Evidemment, ce n’est pas la même chose pour des jeunes gens qui vivent en concubinage avant de se marier, que pour des personnes divorcées ou célibataires qui vivent ainsi structurellement. Ce n’est ordonné dans aucun cas, mais les célibataires peuvent sortir de cet état en se mariant. S’ils ne peuvent ou ne veulent pas se marier, il faut mettre fin à la relation.

La situation se complique pour les divorcés et, là aussi, nous avons publié plusieurs articles : Est-ce un péché mortel de divorcer? – Réponses catholiques (reponses-catholiques.com) ; Divorce catholique? – Réponses catholiques (reponses-catholiques.com). La seule manière de vivre chrétiennement avec le/la concubin(e) est d’obtenir une nullité du mariage précédent, s’il était sacramentel, puis de se marier à l’Eglise. Ou alors de mettre fin à la relation.

2) Ce qui est évidemment encore plus compliqué si on a des enfants en concubinage, après un divorce. Les pasteurs essaient d’accueillir comme ils peuvent ces couples-là mais, honnêtement, sauf grossesse non désirée, les personnes se sont mises dans cette situation de leur plein gré et on ne peut que les renvoyer à leurs responsabilités pour s’être mises dans cette situation.

Ce discours est très difficilement audible de nos jours mais faire bon marché de l’Enseignement de l’Eglise ne mène à rien de bon sur le long terme. La charité ne va pas sans la vérité, même si elle est très difficile à dire et demande beaucoup de délicatesse. Oui, la situation doit parler à la conscience, la fidélité et l’accueil d’enfants dans un foyer marié chrétien aussi.

Il n’en reste pas moins que certaines personnes dans ces situations ont une foi réelle et doivent être accompagnées. Amoris Laetitia se voulait un texte magistériel pour aider à le faire. A travers leur situation conjugale mal ordonnée, les personnes en question peuvent vivre une démarche de foi profonde et une forme de vie chrétienne féconde, quoique sans sacrements. Il est d’autant plus important d’accueillir leurs enfants et de les catéchiser, pour leur propre salut, et en espérant qu’ils ne renouvellent pas les erreurs de leurs parents.

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Commentaires

  1. Abbé Godefroy Abéné Eyé

    Bonjour à tous les rédacteurs de “Réponses Catholiques”; je suis l’abbé Godefroy Abéné Eyé, prêtre de Jésus-Christ dans l’Archidiocèse de Libreville. Je suis tombé sur votre site internet au moment où j’initie une entrée dans les réseaux sociaux au travers de la création d’une Chaîne YouTube. J’aimerai exploiter certaines questions importantes auxquelles vous répondez au travers de vidéos explicatives qui soutiendront la foi catholique de ceux et celles qui regarderont mes vidéos. Ces vidéos seront publiées en mentionnant toujours le lien de l’article duquel il s’est appuyé. Cela vous dérange t-il que j’utilise vos ressources ? Merci beaucoup et que Dieu vous bénisse abondamment en cette nouvelle année 2024.

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