
Par ce message, je voulais vous demander si vous sauriez quoi répondre aux chrétiens qui critiquent la formule du baptême, « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » en disant que toutes les fois où le baptême est mentionné dans le Nouveau Testament, sauf au moment de l’Ascension, il est dit que les croyants étaient baptisés « au nom du Seigneur Jésus-Christ » ? Et sauriez-vous aussi quoi répondre aux personnes qui affirment qu’il faut, pour que le baptême soit valide, une immersion totale dans une rivière, un lac, ou une source d’eau profonde (style baptistère anciens) et qu’il n’est pas valide de seulement immerger le visage ou de seulement faire couler de l’eau sur le visage des bébés ? Ce sont des critiques qu’en tant que catholique on reçoit régulièrement et malheureusement les protestants ne reconnaissent pas le Magistère de l’Eglise donc il est inutile de l’utiliser pour leur répondre. Donc auriez-vous des réponses bibliques à apporter à ces questions ? Merci beaucoup pour le temps que vous m’accordez en lisant et en répondant à mon message. (1/2)
Que l’auteur de la question ne s’inquiète pas, nous répondrons avec la Bible, rien que la Bible. Nous commençons par la question la plus facile, celle du baptême par immersion ou aspersion.
Certes, βαπτίζω, baptizô en grec signifie « plonger, immerger, submerger (d’un navire coulé) ». Mais le verbe signifie aussi « purifier en plongeant ou submergeant, laver, rendre pur avec de l’eau, se laver, se baigner, accabler. » Donc, déjà, le sens du mot n’oblige pas à une immersion et on ne voit pas pourquoi un baptême par aspersion ne serait pas valide.
Car ce n’est écrit nulle part dans la Bible. Hormis le cas de St Jean-Baptiste, on peut évoquer le baptême de Lydie près d’une rivière (Ac 16, 13-15), donc on peut supposer que cela s’est passé dans la rivière. Mais rien ne dit 1) que c’est par immersion ; 2) que ce serait une obligation. Idem pour le reste des Evangiles : ni Mt 28, 19, (« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »), ni Mc 16, 15-16 (« Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. ») ne précisent la façon dont le baptême se passe. Ac 1, 5 ne le fait pas non plus (« C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »)
Les autres récits de baptême se passent à l’intérieur d’une maison : celle de Corneille et sa famille en Ac 10 27 et 48 (« Tout en conversant avec lui, il entra et il trouva beaucoup de gens réunis. (…) Et il donna l’ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ. ») ; celle du geôlier de Paul et Silas en Ac 16, 32-33 (« Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. ») Rien n’indique qu’ils aient été immergés et c’est douteux à l’intérieur d’une maison. Il peut y avoir des fontaines dans l’atrium d’une maison romaine, mais de là à y immerger complètement un adulte, ce n’est pas sûr du tout.
Ce qui nous amène à la question des enfants, et même des bébés. Les cas vus ci-dessus de Corneille, du geôlier et même de Lydie (« Lorsqu’elle eut été baptisée, avec sa famille… » au verset 15) indiquent que tout le monde dans la maison est baptisé, petits et grands. Il n’est pas dit que seuls les adultes le sont. Donc le baptême des enfants se pratique bien dans la Bible.
Or, comme l’explique notre article https://reponses-catholiques.com/bapteme-par-aspersion-ou-immersion/, baptiser un bébé de quelques jours, voire quelques heures, en l’immergeant, c’est dangereux. Et que vont faire les interlocuteurs protestants qui ont posé la question, en cas de danger de mort d’un nouveau-né en service de néo-natalité ? Il vont le baptiser en le passant sous le robinet d’un lavabo histoire de l’achever ? Ou il vont l’ondoyer pour lui éviter un risque inutile et lui permettre d’être baptisé quoi qu’il arrive ?
La réponse est bonne à ceci près que vous confondez baptême par aspersion et baptême par infusion. Le baptême par infusion consiste à verser de l’eau sur la tête du néophyte. Le baptême par aspersion consiste à seulement asperger le néophyte avec un goupillon (baptême valide tant que l’eau coule) : il a été pratiqué surtout par des missionnaires dans des baptêmes de masse (de mémoire, par exemple Saint François Xavier au Japon).
Pour un autre exemple tiré des écritures, il y a aussi l’eunuque de la reine baptisé par le diacre Philippe sur la route de Jérusalem à Gaza (Ac 8, 27-39). Il n’a aucune rivière où l’on puisse s’immerger sur la route. Philippe a plus vraisemblablement utilisé l’eau de sa gourde.
Pour le baptême des enfants, il y a aussi, dans les temps apostolique, Polycarpe de Smyrne qui dit servir le Christ depuis 86 ans, ce qui signifie qu’il a été baptisé dans sa plus tendre enfance.
*l’eunuque de la reine Candace